Jeune adulte, Sophie a été confrontée à 3 situations où elle aurait aimé en savoir plus sur l’argent

Sophie a actuellement 25 ans et a été confrontée assez jeune à des responsabilités liées à l’argent, que cela soit par choix ou non. De ses expériences, elle s’est vite rendue compte de l’importance d’avoir des connaissances financières mais aussi d’oser demander de l’aide et d’en parler.

Devoir s’occuper de questions d’argent en tant que jeune adulte n’est pas facile. Et ça, Sophie le sait très bien. Elle a vécu trois situations qui lui ont appris, jeune, le sens des responsabilités et les enjeux financiers qu’une vie tant privée que professionnelle pouvait apporter.

 

Le décès de son papa

« J’ai perdu mon père à 19 ans. Mes parents étant divorcés et ma sœur étant mineure, j’ai dû gérer très jeune toute cette histoire de succession et d’héritage. Jongler entre les rendez-vous chez le notaire et à la banque, comptes bloqués pendant des mois, créanciers à rembourser, liquider une société, tout cela était bien nouveau pour moi et je me suis sentie assez perdue… Heureusement, j’ai bien été entourée par ma famille et des amis de mon père qui nous ont bien aidé à gérer cette situation. J’ai trouvé qu’en temps de deuil, il était très difficile de se focaliser sur ces questions d’argent, de comprendre les enjeux, de prendre les bonnes décisions et tout cela devant être fait rapidement (la succession doit se faire dans les 6 mois du décès). J’ai été choquée d’apprendre le montant des droits de successions (jusqu’à 30% !). Je me suis dis qu’on avait eu de la chance car on avait reçu quelques liquidités. Mais je pense à toutes ces familles endeuillées qui ont dû en plus vendre leur maison ou un autre bien cher à leurs yeux pour payer l’Etat … »

 

La création de son entreprise

« Diplômée en Droit, j’ai d’abord travaillé en entreprise. Je me suis vite aperçue qu’un créneau s’ouvrait en ce qui concernait la protection des données personnelles et j’ai décidé de me lancer comme juriste indépendante mi-2019. Je suis passée d’employée à indépendante, sans aucune connaissance sur les modalités . Après pas mal de recherches, j’ai pris un rendez-vous à un guichet d’entreprise. Une employée a pris le temps de m’expliquer l’entièreté de la procédure : affiliation TVA, cotisations sociales, impôts, revenus, déclaration fiscale,… J’ai eu la chance de tomber sur une personne super professionnelle et à l’écoute, qui a répondu à toutes mes questions. L’aventure pouvait commencer ! »

 

L’achat d’un appartement

« Pendant le confinement, j’y ai beaucoup réfléchi et je me suis rendue compte que de garder de l’argent « bêtement » sur un compte épargne n’avait pas beaucoup de sens pour moi. J’avais pu mettre pas mal d’argent de côté grâce à mon travail mais surtout grâce à l’héritage reçu de mon père. J’ai donc décidé de me mettre à la recherche d’un appartement bruxellois. Et là, coup de cœur, je visite, et je fais une offre qui est acceptée ! La procédure s’accélère et le compte à rebours démarre: j’ai deux semaines pour qu’une banque accepte de me prêter de l’argent. Je rassemble un dossier en béton en espérant qu’il passe. Mais mon principal doute persiste : est-ce que la banque va prêter à une jeune travailleuse indépendante qui vient de se lancer ? Et à quel taux d’intérêt ? Aucune idée … Plusieurs rendez-vous à la banque, deux semaines de stress, et enfin la réponse ! La banque accepte, quel soulagement. On me propose un taux, que je n’ai pas eu le courage de négocier par peur qu’on me retire cet accord de prêt. C’est certain que pour mon prochain achat immobilier, j’arriverais mieux préparée, en ayant comparé les taux dans différentes banques et en m’étant renseignée à l’avance sur le montant qu’on pourrait me prêter. »

 

Qu’est-ce que Sophie aurait aimé savoir et ses conseils

« Difficile de savoir à qui s’adresser, vers quel organisme se tourner, de trouver les bonnes informations par rapport à sa propre situation. Il y une telle multiplicité d’acteurs liés aux questions d’argent qu’il est difficile de trouver le plus compétent pour nous aider.

J’aurais aimé avoir eu une petite formation sur certaines notions importantes liées à l’argent, en fin d’humanités ou à l’université pour être mieux préparée aux aléas financiers de ces bonnes et mauvaises épreuves de la vie.

J’aimerais que les jeunes qui seront confrontés à ces situations soient mieux encadrés, mieux aiguillés, mieux préparés. J’aimerais que ces jeunes sachent vers qui se tourner directement pour trouver la bonne personne qui aura les réponses à leurs questions.

Pour terminer, j’ai trois conseils pour les jeunes : osez demander conseils, épargnez, investissez intelligemment. »